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s’éloigna par l’immense salle, afin de rentrer à l’audience. Sur le passage du maître respecté, stagiaires et étudiants saluaient très bas. Estelle sortit du Palais, la démarche plus alerte et le cœur plus léger. C’était un si grand soulagement d’avoir entendu sanctionner sa résolution ! Et puis, elle savait maintenant qu’une sollicitude ferme et prévoyante surveillerait ses efforts. Et ce sentiment surexcitait son courage.

La huitaine d’attente lui fut une accalmie salutaire. Puisque quelqu’un d’infiniment sage s’occupait de lui préparer la voie, la jeune fille mit de côté les perplexités qui l’obsédaient. Et pendant quelques jours, la pensée libre, elle se mêla plus gaiement à l’agitation vertigineuse de son entourage.

Il faut prévoir, arranger, aplanir tant de choses à l’approche d’un mariage ! Si on se l’imaginait de sang-froid, personne ne consentirait à subir une épreuve qui excède presque les forces humaines.

On entrait dans l’ère solennelle des essayages. Et toute la bande féminine était réduite en esclavage par les couturières et les modistes. Gaby s’émerveillait devant son fourreau rose :

— Un nuage à l’aurore, ma chère ! confiait-elle à ses camarades de la pension.

À travers cet effarement, Estelle atteignit la