Page:Alanic - Les Roses refleurissent.pdf/153

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui changeaient la face du monde. Et sur cette promesse de bonheur l’excellent oncle, tout ému, appelait aussitôt les bénédictions du ciel.

— Que n’étais-tu là ? poursuivait Adrien, délirant. Je ne croyais pas que la vie pût offrir de telles douceurs ! Comprends-tu ce que j’éprouve ? Monique m’aime comme je l’aime ! Elle consent à devenir ma femme !

— Mon Dieu ! deviendrais-je envieuse et mauvaise, pour que le bonheur des autres me fasse du mal ! pensait Estelle, le cœur gonflé.

Le lendemain, les fiançailles improvisées furent renouvelées, plus solennellement, dans un dîner à la cure. Monique se jeta au cou de Mlle Gerfaux et l’appela tout bas : ma sœur !

Il fut décidé que le mariage se ferait à Pâques seulement. Les deux futurs époux n’étaient pas plus fortunés l’un que l’autre. Chacun d’eux se préparerait d’ici là à l’entrée en ménage, avec le gai courage que donnent l’espérance et l’amour. Adrien, consolidant sa situation ; Monique, gardant la sienne à l’institution de Sainte-Agathe.

Gerfaux se lamenta du long délai prescrit par les autorités familiales. Mais gentiment, tendrement, Monique sut lui faire entendre raison. Il fut bientôt évident que cet imaginatif prêt à tomber, comme les lunatiques de son espèce, dans