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Oui… Estelle savait bien que sa présence était indispensable à son frère pour faciliter certaines relations. Le presbytère, vraisemblablement, abriterait encore, au mois d’août, comme l’an dernier, Mlle Monique Françon et sa mère, Mme veuve Françon, et sa sœur cadette, Mlle Gaby…

Elle comprenait bien qu’il lui faudrait céder. De quelle mauvaise grâce paraîtrait son obstination ? Est-ce que les dévouements passés ne l’engageaient pas, d’ailleurs ? Et puis, elle était si complètement désintéressée d’elle-même ! Souffrir un peu plus, qu’importait !

— Allons ! accorda-t-elle, résignée. Puisque tu le désires tant ! J’irai où tu voudras !

À la fin même de cette quinzaine, le frère et la sœur regagnèrent donc Lusignan. Autre logis, autre horizon. Mais hélas ! pour Estelle, mêmes souvenances — que les événements actuels rendaient encore plus sensibles et plus présentes.

Les dames Françon, comme il était prévu, ne tardèrent pas à paraître au presbytère. Mlle Gaby, la cadette, traita vite M. et Mlle Gerfaux en très anciens amis. Une espiègle de treize ans, cette Gaby ! Un nez fureteur, des yeux malins, une bouche fendue pour le rire et la chanson !

Ses pieds frétillants, plusieurs fois par jour, la conduisaient chez ses voisins. Tant de motifs