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M. Marcenat rentra dans la zone éclairée et bruyante, pour secouer son angoisse et se fuir lui-même. Adrien venait enfin de quitter le piano. Le maître de la maison souffrait de voir, pour ainsi dire, domestiquer l’artiste. Il ne manquait jamais l’occasion de lui témoigner son estime par des égards marqués. Et l’accostant, la main tendue :

— Bonsoir, Gerfaux ! dit-il affectueusement. Je n’avais pu encore vous joindre, ce soir. Comme toujours, je suis arrivé ici très tard. Mais, aujourd’hui encore, j’ai entendu parler de vous, à Poitiers. On y apprécie extrêmement votre talent d’organiste.

Le Magnificat, chanté par le choral mélusien, avait fait sensation à la cathédrale. Sur ces entrefaites, M. Bauffremont, l’organiste de Saint-Pierre, s’étant trouvé souffrant, Adrien accepta de suppléer, pour quelques semaines, le vieux maître qui, le premier, avait reconnu sa vocation musicale dès le collège. Les communications entre Lusignan et le chef-lieu étaient faciles. Le frère et la sœur demeuraient donc dans la maison du plateau, la question du départ restant en suspens — et combien incertaine !

— Savez-vous qu’on vous considère comme le successeur éventuel de M. Bauffremont ? Que diriez-vous si celui-ci se décidant à la retraite, on vous offrait vraiment de le remplacer ?