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de ses hôtes et de l’écrivain traversaient une phase critique, et elle suivait de près ces péripéties d’où sortiraient l’entente fraternelle… ou la brouille…

Fusion… ou inimitié ?… Gerfaux se posait aussi la question, ce soir même, renfermé dans sa chambre, sous prétexte de travail, quoiqu’il lui fût impossible de se recueillir. Demain apporterait-il enfin des nouvelles de Renaud ?… Certes, Adrien ne demandait qu’à croire en son ami. Et il s’y encourageait en se rappelant le récent voyage de Jonchère à Lusignan. Mais s’il connaissait la générosité bouillante, la nature toute d’élans du poète, il savait aussi sa facile versatilité. Et il ne parvenait pas à se rassurer pleinement.

Assis devant la table où il avait passé tant d’heures laborieuses, ces dernières semaines, l’artiste remuait les pages amoncelées, surchargées d’écriture musicale. Quand entendrait-il les sons, enregistrés là, s’animer, se fondre, s’élancer en jaillissements harmonieux ? Actuellement, Gerfaux s’avouait bien l’impossibilité d’achever son œuvre au temps souhaité. Mais cette déconvenue, il en attribuait surtout la faute aux atermoiements et à la mollesse de son collaborateur.

Maintenant Adrien restreignait son ambition à exécuter le premier acte de Mélusine dans un château des environs, à la Borde de préférence,