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pompe. Adrien, toujours à l’harmonium, poursuivait son rêve idéal. Tour à tour, soutenant la psalmodie liturgique ou développant des inspirations de Hœndel ou de Bach, le jeune artiste se plaisait à remplir l’église presque millénaire de sons mélodieux et émouvants, qui réveillaient les échos assoupis.

Les portes s’ouvrirent et par la porte ensoleillée, entre les frustes bénitiers de grès, la foule s’écoula, au rythme lent d’une marche de Gluck. Alors Adrien Gerfaux aperçut, tout près de l’orgue, M. Marcenat attentif. L’exécutant pressa les dernières mesures et rejoignit son protecteur.

— Ah ! mon Dieu ! monsieur, vous étiez là !

— Sans doute ! dit le conseiller général, avec sa simplicité habituelle. Vous m’aviez annoncé que vous donniez, à Lusignan, une première audition. Je n’avais garde d’y manquer.

Ils s’acheminèrent vers le portail et s’arrêtèrent sous le parvis.

— Je suis heureux de vous féliciter, monsieur Gerfaux ! reprit l’avocat. Votre Magnificat est une belle œuvre, d’une conception élevée et d’un grand effet. J’aimerais qu’on l’entendît à Poitiers. Pour quoi ne la répéterait-on pas à Saint-Pierre ?

Le jeune compositeur eut un élan de joie.

— Oh ! J’en serais absolument ravi ! Et M. Bauf-