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dait-elle pas de vue les difficultés matérielles de l’existence ?… Le fragile et brillant échafaudage d’illusions qui lui masquait l’avenir, en s’ébranlant soudain, lui laissait entrevoir un tel vide qu’elle en demeurait effarée et sans voix.

Si préoccupé que fût Adrien, il dut remarquer l’angoisse de sa sœur.

— Tu le vois bien ! fit-il avec moins de véhémence, il faut que nos projets suivent leur cours. Trop de choses dépendent de cette Mélusine. J’envoie à Jonchère, sur-le-champ, un ultimatum catégorique. S’il ne peut venir ici, eh bien ! je me transporte à Paris. Mais il ne m’échappera pas ! Je ne le lâcherai que la dernière ligne écrite.

Estelle ne se hasarda pas à combattre ces fanfaronnades imprudentes, et elle laissa Adrien décharger à l’aise sa colère dans une longue lettre comminatoire. Le jeune homme se morfondit en suite d’impatience à supposer la réponse. Il ne l’attendit guère.

Dès le lendemain, dans la matinée, Renaud Jonchère se présentait à la maison du plateau.

Blessé au vif par les reproches de son ami, l’écrivain s’était jeté incontinent dans le premier train pour accourir se disculper en personne. Il était d’ailleurs obligé de repartir le soir même…

Comment ne pas se laisser toucher par la spon-