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XXIX


À l’ombre du grand cèdre qui avoisinait le petit castel, Francis Maillefeu, étendu sur une chaise longue, lisait et rêvassait. Des odeurs de tilleuls, d’œillets et de roses flotaient mollement. Les pinsons, les loriots, les merles, lançaient leurs trilles, sans se lasser, de branches en branches, tandis qu’au plus haut d’un sapin, un rossignol vocalisait avec ivresse.

Parfois, les ramages d’oiseaux s’interrompaient, comme dans un ensemble symphonique, et alors, on percevait le bruissement continu des insectes, soutenant, d’un ronflement d’orgue sonore et grave, la chanson de l’été.

La nature entière exultait, en l’une de ces heures bénies qui paient de tous les jours d’aquilon, des intempéries des frimas, et où la terre revêt un éclat de paradis.

Francis avait délaissé sa revue, et son regard vaguait à travers les feuilles moirées de soleil et trouées d’azur.