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II

Luchon, 20 août.


« Mon vieux Gabri,

« C’est à n’y pas croire ! Nous voilà tout au bas de la carte de France, dans le massif de hachures qui nous sépare de l’Espagne ! Se sont-elles fait assez attendre, ces pimbêches de Pyrénées ! A-t-il fallu en compter, par la portière, des pins et des pins dressés sur des napperons rouges de bruyères, et pleurant chacun dans un pot, avant d’apercevoir une petite ondulation lilas, serpentant au loin des champs de maïs ! Pais ce feston s’est solidifié, rapproché, exhaussé en collines, qui sont devenues de vraies montagnes autour de Lourdes.

« Nous avons passé là, dans la ville mystique, quarante-huit heures vibrantes. Puis, en route pour Luchon, à travers les défilés romantiques ! Je pourrais essayer là une description à la Chateaubriand, peindre les crêtes perçant la nue, les ravins sauvages, les écharpes flottantes de vapeurs. Naturellement, ce spectacle si différent de nos marais, nous émerveilla, nous autres enfants de l’Aunis !