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C’est que jusqu’ici la vraie Française ne se manifestait guère au dehors. Modeste et digne, elle ne songeait point à faire étalage de ses perfections morales et les réservait au seul charme de l’intimité. Cette Française-là, méritoire et discrète, restait profondément ignorée de l’étranger. Là, on accordait trop facilement créance à ses détracteurs, habiles à se servir contre elle de quelques exemples tapageurs et scabreux. On se bornait à en croire, sur parole, les peintures des romanciers dits mondains qui, spéculant sur l’attrait du scandale et cherchant un succès facile, la représentaient en héroïne d’aventures légère ou pimentées.

« Les exceptions, assure l’antique adage, confirment la règle ». Or, la règle commune, dédaignée des observateurs superficiels ou des diffamateurs intéressés, était beaucoup plus unie et plus édifiante.

Aussi nous a-t-il semblé que ce serait besogne patriotique et saine de mettre en lumière un intérieur de braves gens, peuplé de figures féminines, loyales et pures, un foyer tel qu’il en existe des milliers dans notre pays.

C’est dans me pareille vie familiale, tendre et simple, que s’épanouit l’âme gracieuse des colombes de France ; âme de grâce et d’amour, capable aussi de force généreuse et soutenue et que l’instinct profond du dévouement et de la pitié porte au-devant de toute souffrance.

Les victimes innombrables de cette guerre forcenée peuvent en rendre témoignage. Ambulances, hôpitaux,