À terre s’espaçaient les moules, apprêtés avec des attentions méticuleuses : sable noir pour les pièces de fonte ; sable rouge, pour celles d’acier. Fabert expliquait comment des modèles de buis, ajustés au millimètre par d’habiles ébénistes, étaient placés dans ces cadres de sable pour y laisser leurs empreintes. Ces creux, qui retiendraient le métal fondu et lui donneraient la figure voulue, devraient être d’une rigoureuse fidélité. Aussi fallait-il une adresse d’artiste pour en rectifier les contours, en modeler les noyaux.
Et la démonstration faite de ces manipulations préparatoires, si délicates, voici qu’entrait en jeu la puissante action des convertisseurs et des cubilots, ces Molochs colossaux, éventés par des souffles de cyclopes, dont le halètement secouait les vastes constructions, — vrais dieux du lieu, — vers qui convergeaient les efforts des hommes et des choses, mécaniquement animées, avec un empressement avide, discipliné, quasi religieux.
Des gueules béantes et monstrueuses s’élançait soudain une trombe fulgurante, s’éparpillant en gouttes d’or clair, en parcelles de soleil. Puis la gerbe de flamme blanchissait, s’ampli-