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— un cas extrêmement rare et curieux, assurait le médecin légiste. Un instrument effilé, aigu comme un poignard soudanais, plongé dans la poitrine de la victime, avait lésé le muscle cardiaque dans presque toute son épaisseur, sans toutefois pénétrer dans la cavité ventriculaire. Serge Guérard, sous l’influence de l’excitation psychique, avait pu marcher, se mouvoir, vivre enfin, quelques minutes avant que survînt la syncope mortelle. Ce délai suffit à l’agresseur inconnu pour s’esquiver impunément et se perdre dans la foule.

— Il en résulte que ce sinistre monomane court encore ! observaient les gens bien informés qui se communiquaient discrètement ces renseignements, dans le cortège du convoi funèbre. Toutes les voix s’accordaient à déplorer la perte prématurée de Guérard : « Un garçon de valeur, doué d’un tel cran, donnant de si grands espoirs ! » et sur les tons les plus divers se paraphrasait la forte parole de l' Imitation : « L’homme est aujourd’hui ! Et demain il a disparu ! »

Cramponnée au bras de Solange Mainfrey, Hélène, à l’abri de ses longs crêpes, suivait, muette et passive, les péripéties de la cérémonie