Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/60

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tout l’inclinait, ce matin, à l’humilité et à la mélancolie. La veille, aux courses de Beaulieu, son cheval, se dérobant au saut de la haie, lui avait valu une chute sur la pelouse, moelleuse, et d’autant plus risible. Et les coupes de vin d’Anjou, absorbées le soir à un dîner de garçons, n’avaient été qu’une consolation éphémère, suivie d’insomnie et de nuageux réveil.

— En vrai, je suis un raté, voilà !… Ce que Guérard doit me juger peu de chose !… Quand il sera de retour, nous causerons sérieusement. Le spleen, qui l’étreignait aux côtes, l’incita à un nouveau bâillement qui, distendant démesurément ses mâchoires, s’acheva en une plainte rauque, semblable au cri d’une bête forcée. Un rire, de l’autre côté de la haie, fit écho à ce hululement.

Un chapeau de paille, des frisures brunes, des yeux luisants de malice, une main collée sur la bouche d’où s’échappaient des fusées rieuses inextinguibles ; voilà ce que M. Mareseaux aperçut au-dessus des frondaisons d’églantiers. Feignant de ne rien remarquer, très digne, il se haussa sur les étriers pour lancer son cheval au grand trot.

— Petite pécore ! maugréa-t-il sous sa mous-