Page:Alanic - Aime et tu renaitras.djvu/58

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Certain de s’accorder au souhait dernier de son ami, Armand n’hésita pas, sous l’œil inquisiteur du magistrat.

— Aucune donnée ! repliqua-t-il brièvement. La veuve pourrait pleurer en paix.

V

M. Jean Marescaux, à l’amble de son hunter, se promenait, dans le joli matin d’été, bleu et argent. Vignobles, pâturages, champs de céréales fauves ou de camomille neigeuse, taillis de châtaigniers, formaient une harmonieuse mosaïque qui tapissait les pentes et les profondeurs du vallon. Les travailleurs fauchaient les blés, dressaient les javelles, saluaient quelquefois le cavalier. Et celui-ci, en dépit de la gaîté des choses et de l’élégance de ses bottes neuves, la migraine aux tempes, bâillait misérablement.

Quoique M. Jean Marescaux ne ressemblât en rien à l’illustre auteur d’Atala, il était enclin à « bâiller sa vie », selon la forte expression de Chateaubriand — surtout quand il se trouvait