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leur leur de shantung écru revêtu, la jeune femme prit conscience du pas franchi, l’amenant en face de son destin.

Avec quelle confiance elle entrait dans l’avenir ! Du balcon de fer forgé où elle s’accoudait un instant, elle contempla avec amour l’horizon encerclé de moelleuses collines, la petite vallée où les saules et les peupliers dessinaient le cours du Layon. L’image de la bonne fée qui l’avait guidée vers le bonheur planait sur le doux paysage. Hélène sentit que ce coin où s’était développée harmonieusement sa jeunesse, où l’amour rêvé vint la surprendre, lui resterait à jamais cher. Sans doute, elle s’en écarterait parfois pour des cadres plus amples, plus animés, plus brillants. Nulle part, elle ne se croirait mieux abritée. Et volontiers, elle accepterait d’y concentrer le meilleur de sa vie !

Pendant que les jeunes mariés, les mains unies, les regards perdus, fuyaient vers l’Océan, Armand Fabert revenait au bourg à pied, d’un pas flâneur qui ne lui était guère coutumier. Peu habituel aussi au directeur d’usine, tou-