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connerie pour y faire ses adieux. Tendant un pli cacheté à Mme Guérard surprise, il lui dit, avec cette extrême réserve qui donnait tant de valeur à ses moindres paroles :

— Madame, il est possible que nous ne nous revoyions jamais. Nul, à cette heure, n’est certain du lendemain. Si je manque au retour, veuillez prendre connaissance de ce testament dont le double est déposé chez le notaire de l’usine. Je suis sûre que vous accepterez la tâche qui vous y est déléguée. Les femmes, dorénavant, seront chargées de lourdes missions. J’ai confiance que vous poursuivrez la vôtre. Je devais tant à mon ami Guérard ! Je suis seul dans la vie. Le peu que je possède appartient de droit à l’œuvre commencée en collaboration avec Serge, et il est tout naturel que je le remette entre vos mains.

Ces quelques paroles, rapides et sobres, évoquant des expectatives tragiques, indiquaient, en même temps, à la jeune femme, une ligne d’avenir austère, encombrée d’obstacles. Hélène entrevit les lourds devoirs qui lui incomberaient désormais. Elle sentit pleinement l’importance de son geste d’acceptation, tandis qu’elle inclinait la tête et que l’enveloppe passait de la main