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CHAPITRE VII

DU COSTUME

Sans traiter encore du nu, on peut décider que le nu ne convient pas à toutes les statues ; car le nu n’est supportable que jeune. Il faut donc examiner quel costume convient le mieux à l’œuvre du sculpteur. Et, là-dessus, on peut distinguer deux espèces de costumes, l’un étant de cérémonie pour la conversation étudiée, et l’autre de commodité pour l’action. Ce dernier costume fut celui des serfs en tous temps, et est maintenant celui de presque tous, en ce temps de dangereuses mécaniques. Or l’esprit du costume, comme on l’a vu, est d’effacer ce qui est surtout animal, de composer et modérer les gestes, et de ramener enfin toute l’attention comme toute l’expression au visage. La condition de tout portrait, en peinture comme en sculpture, est de suivre ici l’esprit du costume. Or, sous ce rapport, le défaut du costume moderne et de ne point soutenir assez l’attitude, mais au contraire de s’y prêter, et de prendre, comme on dit si bien, de mauvais plis. Il est de consentement qu’une draperie à l’antique est plus aisément belle dans le marbre que ne peut être une veste ou un pantalon. Or la différence entre le pli antique et le pli moderne, c’est que le pli antique retombe sur la forme et la recouvre, toutes les lignes s’accordant