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PROPOS SUR LE BONHEUR
l’on souffre. Et ceux qui ont trop pensé à leurs peines, lorsqu’ils les racontent à faire pleurer les autres, ils trouvent encore à cette action un petit soulagement.
Surtout, quels qu’aient pu être les sentiments de ceux qui sont morts, la mort a tout effacé ; avant que nous eussions ouvert notre journal, leur supplice avait pris fin ; ils étaient guéris. Idée familière à tous, qui me fait penser que l’on ne croit pas réellement à une vie après la mort. Mais, dans l’imagination des survivants, les morts ne cessent jamais de mourir.
24 avril 1912.