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VII

LA FIN DES ORACLES

Je me souviens d’un canonnier qui lisait dans les mains. Il était bûcheron de son métier et formé par cette vie sauvage à l’interprétation immédiate des signes ; je suppose qu’à l’imitation de quelque autre sorcier il s’était mis à observer aussi le creux des mains ; et c’était là qu’il lisait la pensée, comme nous faisons tous dans le regard et dans les plis du visage. Au bois des Clairs-Chênes, à la lueur d’une bougie, il retrouvait son temple et sa majesté, disant au sujet des caractères des choses souvent justes et toujours mesurées, annonçant aussi l’avenir prochain et l’avenir lointain de chacun, choses qui ne font point rire. Et j’eus l’occasion de remarquer dans la suite qu’une de ses prédictions se trouva vérifiée ; en quoi sans doute j’ajoutais quelque chose au souvenir, car il m’était agréable de retrouver la prédiction dans l’événement. Ce jeu de l’imagination m’avertit une fois de plus, et me confirma dans la prudence que j’ai toujours suivie ; car je n’ai montré les lignes de ma main ni à lui ni à aucun autre. Toute la force de l’incrédulité est en ceci qu’on ne veut point consulter l’oracle ; dès qu’on le consulte, il faut y