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où rien n’est lié, où rien ne tient à rien. Oui, vous pouvez croire que le soleil s’éteint tous les soirs. Mais vous pouvez aussi reconstruire une machine du soleil et des planètes, saisir dans la course des astres les effets de la pesanteur familière qui attache vos pieds au sol, et fit, tout à l’heure, tomber une pomme devant vous. À chaque instant, vous pouvez, ou bien dormir et rêver, ou bien veiller et comprendre : le monde admet l’un et l’autre. Et quand vos