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pas le vrai, du moins pour le moment ; aussi accueillons-nous sans surprise les fantômes ridicules et les fantômes terribles. Au fond de nous subsiste une confiance dans les choses, une confiance dans la raison, une confiance dans la cité, et dans les portes fidèles, qui fait que nous nous disons : si je voulais examiner, si je voulais interroger ces fantômes, j’apercevrais autre chose qu’eux, par quoi je les expliquerais ; je retrouverais, dans ce chaos, le monde ; et,