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ci-dessus un chemin facile pour entrer dans ces broussailles sans risquer de s’y perdre. On fera grande attention à la distinction des quatre figures bien plutôt qu’aux règles. Il faudra réfléchir sur les syllogismes comme sur des espèces naturelles :
Quelque homme est sage,
Tout sage est heureux,

donc

Quelque homme est heureux.

Ce syllogisme doit être redressé car la majeure est la seconde. C’est un Darii. A, c’est l’affirmative universelle, tout sage est heureux.

I, c’est la particulière affirmative.

Il s’agit de réfléchir longtemps à cette structure, de bien savoir ce que signifie « tout homme… » « tout sage… »

Il faut étudier de très près les raisonnements sur les opposées et bien distinguer les contraires.

Tout homme est ambitieux,
Nul homme n’est ambitieux.

Les subcontraires

Quelque homme est ambitieux,
Quelque homme n’est pas ambitieux.

Bien regarder aux contradictoires :

Tout homme est ambitieux,
Quelque homme n’est pas ambitieux

et bien comprendre comment, de la fausseté de l’une, il faut conclure la vérité de l’autre. Par exemple s’il est faux que :

Quelque homme n’est pas ambitieux,

il est donc vrai que

Tout homme est ambitieux.

Et si cette proposition est fausse il faut donc que l’autre soit vraie. Car, s’il est faux que tout homme est ambitieux, il faut alors qu’il y ait quelque homme qui ne soit pas ambitieux, et aussi examiner les subalternes :

Tout homme est ambitieux,
Quelque homme est ambitieux.

Di la première est vraie, la seconde est vraie a fortiori.

Mais si la seconde est vraie, l’autre peut être vraie ou fausse.