NOTICE
SUR ALBERT D’AIX.
Nul historien ne nous a conservé, sur la première
croisade, autant de détails qu’Albert ou Albéric,
chanoine et gardien, selon l’opinion commune, de
l’église cathédrale d’Aix en Provence, ou selon
d’autres, d’Aix-la-Chapelle, ce qui me paraît plus
probable. Aucun renseignement ne nous reste sur
son propre compte ; on ignore même l’époque de sa
naissance et de sa mort ; il est certain seulement
qu’il vivait encore en 1120, puisque c’est à cette
année que s’arrête son ouvrage. Il n’avait point fait
partie de l’expédition, et ne visita jamais la Terre
Sainte ; mais plein d’enthousiasme, comme l’Europe
entière, pour l’entreprise et les exploits des
Croisés, il en recueillit avec soin toutes les relations,
s’entretint avec une foule de pélerins revenus
de Jérusalem, et a reproduit leurs aventures
et leurs sentimens, sinon en bon langage, du moins
avec une complaisance minutieuse, et la vivacité
d’une imagination fortement émue. Guillaume de
Tyr assitait à la ruine du royaume de Jérusalem ;