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histoire des croisades ; liv. ii.

loger dans son palais, qui était au pays appelé Pannonie ; et, pendant huit jours consécutifs, on leur fournit en abondance, de la table même du roi, toutes les choses nécessaires. Après ces huit jours, le roi ayant pris l’avis de ses principaux seigneurs au sujet du message du duc, renvoya les députés avec des députés de sa maison, afin qu’ils portassent la réponse suivante au duc et aux premiers chefs de l’armée :

« Le roi Coloman au duc Godefroi et à tous les Chrétiens, salut et amour sans dissimulation !

Nous avons appris que tu es un homme puissant et prince sur ton territoire, et que tu as été trouvé constamment fidèle par tous ceux qui t’ont connu. Aussi t’ayant toujours aimé pour ta bonne réputation, j’ai désiré maintenant de te voir et de te connaître. J’ai donc décidé que tu aies à te rendre auprès de nous au château de Ciperon, sans redouter aucun danger, et nous arrêtant sur les deux rives du marais, nous aurons ensemble des conférences sur toutes les choses que tu nous demandes et au sujet desquelles tu nous crois coupable. »

Après avoir reçu ce message du roi, le duc, quittant l’assemblée générale, prit avec lui trois cents chevaliers seulement, d’après l’avis des plus grands seigneurs, et partit pour se rendre auprès du roi au lieu indiqué. Des deux côtés les escortes furent laissées en arrière ; le duc ne prit avec lui que Garnier de Gray, homme très-noble et son proche parent, Renaud de Toul et Pierre son frère ; il monta sur le pont élevé au-dessus du marais ; et, y ayant trouvé le roi, il le salua avec affabilité et l’embrassa en toute