Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/40

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion
40
les drames du nouveau-monde



Ah ! je bénis le ciel de ce que ma mère bien aimée et mon Hélène aient été absentes ! elles ont ainsi échappé à cette affreuse captivité.

— Mais, on ne vous avait pas laissée seule ?

— Oh ! non, il y avait avec moi toutes nos domestiques… Je les ai vu tombant sous les tomashawks… j’ai entendu leurs cris déchirants…

La malheureuse enfant cacha sa tête dans ses mains ; un long frisson agita tout son corps au souvenir des scènes sanglantes dont elle venait de parler. Elle resta plusieurs minutes sans pouvoir dire une parole. Enfin, lorsqu’il la vit plus calme, Vanderbum lui adressa de nouvelles questions.

— Ils ont brûlé l’établissement je suppose ?

— Oui, tout a été détruit par ces méchants.

— Comme votre pauvre famille va être au désespoir lorsqu’en revenant elle ne vous retrouvera plus, et reconnaîtra les ravages faits par les Shawnees !

— Oh ! oui, sans doute ! ne me parlez pas de cela !

Hans Vanderbum s’aperçut alors seulement que sa conversation ne prenait pas une tournure extrêmement consolante pour la pauvre captive ; il