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les drames du nouveau-monde



nous montrerez le chemin des Terres Brillantes.

— Elle vous est ouverte, la voie du ciel, mon enfant, vos pieds la suivent depuis longtemps. Puis-je faire quelque chose pour vous consoler ?

— Non, mon corps souffre, mais mon esprit est dans un feu de joie ; soignez Oonomoo, dit la jeune femme en tournant ses regards vers son mari.

Les bras du Huron étaient déjà raidis autour du corps de Flwellina ; il fallut les soulever tous deux pour leur donner quelques soins. Les Riflemen silencieux, la douleur peinte sur le visage, s’empressaient d’apporter leur aide, d’amonceler des feuilles sèches, des bruyères, sous la tête de leurs amis mourants.

Oonomoo avait repris ses sens ; le missionnaire écarta doucement ses longs cheveux agglutinés par le sang qui lui voilaient la face.

— Oonomoo, mon cher fils, lui demanda-t-il, que désirez-vous ?

— Où est Niniotan ? murmura le Huron.

— Ici, père ! dit l’enfant d’une voix étouffée, en s’approchant.

— Reste là, et regarde mourir un guerrier chrétien, lui dit Oonomoo dans sa langue natale.