Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
205
rayon-de-soleil



jamais je ne pourrai m’acquitter envers vous.

— Capitaine, répliqua le Huron d’une voix brève et saccadée ; les Shawnees ont découvert la hutte d’Oonomoo — sa femme fuit devant eux dans les bois — Oonomoo doit partir.

— Dieu nous bénisse ! s’écria le capitaine : voici un noble cœur qui gémissait là en silence, pendant que je bavarde depuis une demi heure ; ah ! j’en suis outré ! Votre femme est en danger, mon ami ? Cette infernale racaille des Shawnees a encore fait de siennes ! — Camarades ! qui veut partir de suite, et courir à l’aide d’Oonomoo ? Tout le détachement ne poussa qu’un cri :

— Allons ! ! !

— Capitaine ! ajouta un géant roux, en montrant son rifle ; mon nom n’est pas Tom Lamock si je n’écrase pas, à coups de crosse, une nichée d’Indiens, jusqu’à en faire de la chair à pâté ! Allons, Oonomoo !

— Et moi, dit un autre ; je ferai, avec leurs têtes cassées, le même bruit qu’avec un sac de noix.

— Moi, ce sera l’heure de mon déjeûner… je ne dis que ça…

— Silence, sacripants ! hurla le capitaine ; vous