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lutte : alors il était perdu. Pour éviter la dangereuse clarté de la lune, tout en se débattant, il faisait les plus grands efforts afin de rester dans l’ombre ; il réussit en effet, et lorsque tous deux revinrent sur l’eau, la sombre voûte du rocher recouvrait leurs têtes.

Chacun avait tiré son couteau : les deux armes se levèrent à la fois pour frapper. Dans ce mouvement le Miami découvrit son visage.

— Heïgon ! ! sécria le Huron en retenant sa main.

— Oonomoo ! ! répondit l’autre d’une voix étonnée et joyeuse.

Les couteaux rentrèrent immédiatement au fourreau. Le Miami sans dire un mot de plus se suspendit au rocher, l’escalada légèrement ; Oonomoo y arriva en même temps que lui, mais aussitôt il se tapit dans l’ombre, et dit à voix basse en se servant de l’idiome de son compagnon :

— Les autres Miamis gettent Oonomoo pour le faire prisonnier ?

— Oonomoo est mon ami, répliqua Heïgon ; les Miamis ne lui adresseront pas même un mauvais regard.

En même temps il jeta un cri bref et aigu ; sur