Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/13

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
rayon-de-soleil

— Oh ! la belle créature que Keewaygooshturkumkankingewock ! Il n’est pas étonnant que les plus braves guerriers Shawnees se soient passionnés pour elle ; pas étonnant que moi… je me sois trouvé séduit par elle ! Quels yeux ! Quel joli pied !… long et mince comme une planche ! sa taille aussi… des pieds à la tête ! — Le repas est-il prêt, chère femme ?

La ménagère fît un petit signe malin, et Hans Vanderbum accourut, léger comme un hippopotame. Un déjeuner frugal était servi sur la table rustique : Quanonshet et Madokawandock ne restèrent pas en arrière ; bientôt les vivres disparurent comme par enchantement sous les vigoureuses attaques de ces quatre rudes mâchoires.

— Maintenant, garçons, il faut venir dehors apprendre vos leçons, dit le père en allumant sa pipe, et leur adressant un majestueux regard. Les doux enfants se culbutèrent mutuellement dans leur ardeur à sortir plus vite. Vanderbum les suivit de près, pendant que la mère restait à l’intérieur pour terminer ses arrangements de ménage. Ce ne fut pas sans peine, et seulement après avoir réprimé bien des cabrioles que l’on