Page:Aimard - Rayon de soleil, 1866.djvu/119

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
119
rayon-de-soleil

— J’aime mieux toujours courir, Oonomoo, plutôt que de nous arrêter. Hâtons-nous toujours.

— Il y a le temps ; arriver au matin ce sera assez tôt.

— À quelle distance sommes-nous du village des Shawnees ?

— À deux-huit-douze milles, en canot.

— Et comment réussirons-nous à la délivrer… à l’arracher à ces chiens de Shawnees ? demanda le jeune homme dévoré d’inquiétude.

— Je ne sais pas : peut-être nous ne pourrons pas l’emmener avec nous.

— Ne pas l’emmener !! répéta Canfield avec un affreux battement de cœur ; mon Dieu ! Oonomoo, pourquoi dites-vous cela ?

— Parce que c’est vrai : peut-être oui, peut-être non : les portes des Shawnees seront fermées ; ils pensent qu’Oonomoo est par là.

— Mais enfin, n’espérez-vous pas la sauver ? n’espérez-vous pas ?

— Eh ! oui, j’espère : je ferai tout mon possible, certainement ; mais il faut être prêt à tout, même à sa mort.

— Hélas ! je m’attends à tous les malheurs :