— Il s’occupe d’apprêter pour le repas un daim qu’il a tué ce matin : faut-il l’appeler ?
— Non ; je ne suis point las d’être seul avec ma Flwellina.
Elle ne répondit qu’en appuyant sa joue sur l’épaule de son mari.
— Oonomoo n’a pas de blessures ? demanda-t-elle en examinant sa poitrine et ses épaules.
— Mais pourtant il a couru des dangers, répliqua Oonomoo.
— Il n’y a pas de chevelures suspendues à sa ceinture ?
— Non… il n’en aura jamais plus.
— Pas même une chevelure de Shawnee ?
— Non ! répliqua le Huron d’une voix solennelle.
Flwellina regarda attentivement son mari ; puis remarquant l’expression ferme et résolue peinte sur son visage, elle leva avec joie les yeux au ciel en s’écriant :
— Oh ! Grand-Esprit ! je te remercie !
Et un angélique sourire récompensa amplement Oonomoo de sa bonne résolution,
— Quand Flwellina a-t-elle vu le missionnaire Morave ? demanda Oonomoo, après un court silence.