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les drames du nouveau-monde



localité avait été, en 1782, le théâtre d’un des plus sombres épisodes de la guerre Américaine. Ce fut là que l’infâme colonel Williamson fit massacrer plus de cent Indiens Moraves : — crime dont il fut cruellement puni plus tard.

Le vieillard qui avait dirigé la jeunesse de Flwellina était le seul être qui connut son mariage avec le célèbre chef Huron ; il leur garda fidèlement le secret jusqu’à sa mort.

La jeune femme avait, autant que possible, entraîné son mari à visiter avec elle le vénérable missionnaire, désireuse de lui voir apprendre les vérités chrétiennes et de le maintenir dans la bonne voie.

En effet, Oonomoo avait fait plier son orgueil héréditaire de guerrier devant les saints enseignements de l’Évangile, il en avait adopté tous les préceptes, hormis un seul, l’amour du prochain, quand ce prochain était un ennemi. On n’avait jamais pu lui persuader d’être indifférent en présence d’un Shawnee, le fils détesté d’une tribu qui avait anéanti la famille d’Oonomoo, et avait dispersé au vent les cendres du Wigwam où il était né.

Aussi l’intérieur de sa case était-il tout en-