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— Merci, dit-il en lui serrant la main ; à votre santé, messieurs !

— À la vôtre, capitaine répondirent les officiers.

Les verres furent vidés.

— Monsieur Lebègue, reprit Olivier, il faut que demain tous nos hommes soient à bord, sans avoir été aperçus ; vous mettrez la goëlette sous voile, et vous irez mouiller à portée de pistolet de Puerto-Santa-Maria ; vous vous tiendrez sur un corps mort ; ma baleinière m’attendra, à compter de trois heures de l’après-midi, au pied du débarcadère ; tout sera prêt pour l’appareillage ; aussitôt mon arrivée à bord, nous mettrons le cap au large.

— C’est entendu, capitaine demain, à deux heures, la goëlette, avec son équipage à bord, sera amarrée en face de Puerto-Santa-Maria à trois heures, votre baleinière sera à vos ordres, au débarcadère.

— Surtout soyez prudent ; que personne ne se montre : on ne doit voir que vingt hommes.

— Vos ordres seront strictement exécutés, capitaine ; au coucher du soleil, je me sortirai du milieu de tous ces chalands, et je me mouillerai de façon à ce qu’on ne voie même pas le navire ; tous nos hommes s’embarqueront cette nuit.

— Très-bien ! Un dernier coup, et à demain soir le départ.

Les verres furent de nouveau remplis, mais vidés cette fois avec la joie la plus vive : ces braves gens avaient hâte de se remettre en mer ; l’existence qu’ils menaient depuis si longtemps leur pesait fort ; la mer était tout pour eux. Le