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Jose Maraval ; là, ils se séparèrent, après avoir échangé quelques mots rapides, à voix basse. Le patron Galeano reprit à grands pas le chemin du port, tandis que don Carlos pénétrait dans la maison.

C’était véritablement une habitation princière où tout respirait la richesse et le confort.

Sous le zaguan, trois ou quatre valets en livrée se tenaient debout, près d’une porte vitrée dont les deux battants étaient ouverts.

Lejeune marin s’avança résolument et présenta à l’un de ces valets une carte cornée, sur laquelle il avait écrit quelques mots au crayon au-dessous de son nom gravé.

Le valet jeta un coup d’œil sur la carte, s’inclina devant don Carlos, et le pria respectueusement de le suivre.

Il fit traverser au jeune marin plusieurs pièces somptueusement meublées et brillamment éclairées, ouvrit une dernière porte, annonça à haute voix : Don Carlos del Castillo, et s’effaça pour lui livrer passage.

L’ex-matelot franchit le seuil derrière lui la porte se referma.

Il se trouvait dans un magnifique cabinet de travail, meublé avec un goût et une simplicité réellement exquis.

Un homme de trente à trente-cinq ans, dont le visage était d’une beauté à la fois sévère et sympathique, écrivait, assis devant une table encombrée de papiers et de registres. En entendant annoncer le visiteur, il jeta la plume, se leva vivement, et, tendant les bras au jeune homme :

— Pardieu ! mon cher Olivier, lui dit-il en riant,