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Et, enfin, les corvettes à batterie couverte l’Héroïne et la Vengeance, chacune de 44 canons.

L’émotion était d’autant plus vive dans la population de Cadix, que déjà, quelques jours auparavant, une escadre légère, sous les ordres du contre-amiral Hugon et venant de Toulon, avait mouillé devant la ville.

Le contre-amiral Hugon avait son pavillon sur la Rétive, frégate de 60 canons ; les autres bâtiments de cette escadre étaient les corvettes à batterie barbette la Railleuse et la Mutine, de 32 canons chacune, et le brick de premier rang le Dragon, de 24 canons.

Ce qui élevait le nombre des bâtiments français à seize, portant ensemble le chiffre menaçant de 1, 044 canons.

Il y avait dans ce déploiement de forces de quoi donner fort à réfléchir aux habitants et aux autorités de la ville, qui, depuis près de trois ans, n’avaient pas vu apparaître le pavillon français dans les eaux de la baie ; aussi les commentaires allaient-ils grand train, bien que rien, en apparence, ne semblât justifier l’inquiétude croissante des Espagnols.

La péninsule était loin d’être tranquille à cette époque : des mouvements révolutionnaires se produisaient un peu de tous les côtés ; l’ère des pronunciamentos commençait ; dans les hautes régions du pouvoir, on appréhendait fort une intervention armée de la France.

Cependant, depuis un instant, il y avait un échange rapide de signaux entre les deux escadres ; la première s’avançait majestueusement et