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dure, plus belle, plus fraîche et plus gracieuse que jamais elle n’avait été.

D’un autre côté, il était de notoriété publique que le duc et la duchesse de Salaberry-Pasta s’aimaient comme deux tourtereaux.

Quant au docteur Legañez, il était en route pour le Pérou, dont il était facile de l’empêcher de revenir.

Le duc de Salaberry-Pasta et son intendant possédaient seuls leur secret.

Les années s’écoulèrent ; les acteurs des événements que nous avons rapportés finirent sans doute par oublier eux-mêmes ce fait d’un enfant né dans l’opprobre et abandonné dans la boue, fait banal et qui ne touche en rien à l’honneur d’une noble maison.

Seul peut-être, le duc de Salaberry-Pasta n’avait pas oublié ; une douleur sourde le minait ; il avait vu successivement mourir ses trois fils espoirs de sa race.

Au faîte du pouvoir et de la grandeur, envié de tous, le duc tremblait parfois, et il se demandait avec un pressentiment sinistre, en songeant au passé, quel châtiment terrible lui réservait l’avenir.


FIN DU PROLOGUE.