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l’invitation de mon père, vous la lui rappelleriez demain matin, vous.

– La niña vous a dit cela ?

— Mot pour mot, capitaine.

Les trois jeunes gens se mirent à rire.

— Eh bien ! s’écria Olivier en riant, la niña n’en aura pas le démenti, quoiqu’elle me semble n’avoir qu’une médiocre confiance dans ma mémoire ! vous passerez la nuit à bord, Fernan Nuñez, si cela vous convient toutefois ?

– Oh ! capitaine, je suis ici pour vous obéir ; je ferai ce qu’il vous plaira.

— Voilà qui est bien. Avez-vous quelqu’un dans votre embarcation ?

— Oui, capitaine, un batelier du port.

– Très-bien… Furet !

— Capitaine ! répondit le mousse en soulevant le rideau de la tente.

— Porte ces trois piastres au batelier qui a amené ce brave garçon, et dis-lui qu’il peut retourner à terre.

— Oui, capitaine.

Le mousse prit l’argent et se retira.

Bientôt on entendit le bruit des avirons de l’embarcation qui s’éloignait.

— Maintenant, à nous deux, Fernan Nuñez, reprit le capitaine d’un ton de bonne humeur.

– À vos ordres, capitaine.

– La niña m’a fortement blessé en mettant ainsi en doute non-seulement ma mémoire, mais encore mon vif désir de voir son père et elle-même.

— Oh ! croyez-vous, capitaine ?

— Certes, elle ne devait pas témoigner une telle crainte.