Galeano le suivait, accompagné d’une dizaine d’hommes portant deux civières.
Le comte fut placé dans l’une, Olivier dans l’autre ; puis les deux civières quittèrent le Vergel.
Il était temps.
Les courses étaient terminées la foule commençait à affluer sur la promenade.
Le corps du comte fut transporté sur l’un des canots du Formidable, qui s’éloigna aussitôt, se dirigeant à force de rames vers le vaisseau amiral.
Quant à Olivier, il fut porté chez le patron Galeano, où il avait un appartement, et étendu sur un lit.
— Qu’avez-vous répondu au comte quand il vous a demandé des nouvelles de son adversaire, mon cher docteur ? demanda M. Maraval au médecin.
— Je lui ai répondu, señor : Avant une heure cet homme n’aura plus besoin de mes soins : ils lui seront inutiles, fit le médecin d’un air narquois.
— Parfaitement répondu et en homme d’esprit ! s’écria le banquier en riant.
— Regardez, dit le docteur.
Olivier avait ouvert les yeux, il s’était assis sur le lit et regardait avec étonnement autour de lui.
— Comment diable suis-je ici ? dit-il ; ai-je donc reçu une blessure grave ? Cependant, je n’éprouve aucune souffrance.
— Vous n’avez rien absolument, mon ami, qu’un étourdissement qui dans dix minutes sera complétement passé, répondit le banquier d’un ton de bonne humeur.
— La balle du comte, dirigée quelques lignes