Page:Aimard - Par mer et par terre : le batard.djvu/368

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE XVII

COMMENT OLIVIER SUIVIT LES RECOMMANDATIONS DE SON PÈRE ET PROFITA DE SA SUCCESSION.


La mort du duc de Salaberry-Pasta fut considérée, en Espagne, comme un deuil national.

En effet, ce grand homme d’État avait joué un rôle considérable dans les événements qui agitèrent les dernières années du dix-huitième siècle et les premières du dix-neuvième.

Son nom s’était trouvé mêlé avec éclat à tous les faits importants de cette époque troublée.

Soit comme soldat, soit comme diplomate, le duc de Salaberry-Pasta, toujours sur la brèche, avait constamment combattu au premier rang des propagateurs des idées nouvelles proclamées par le génie sublime de la Révolution française, à la face épouvantée du vieux monde, et qui, mal comprises encore, rayonnaient cependant déjà de lumière, et chaque jour conquéraient de nouveaux et enthousiastes adeptes à la cause, sainte entre toutes, de la liberté !

Devant cette mort, toutes les haines se turent ; on oublia pour un temps le mot, resté sinistrement célèbre, prononcé par le duc à la tribune des Cortès, et qui causa sa chute du pouvoir, pour ne plus se souvenir que du vaillant soldat, dû profond politique, du patriote sincère, et de ses