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cour se composera des membres les plus élevés de la noblesse. La veille du jour où elle se réunira, soyez ici à dix heures du soir, nous nous rendrons ensemble à la prison où est détenu le marquis de Palmarès Frias y Soto.

— Je serai exact, monseigneur, répondit don Sylvio Carvajal, et il se retira.

Une haute cour fut, en effet, convoquée pour juger l’assassin ; cette mesure produisit le meilleur effet, en prouvant que la régente était résolue à laisser la justice avoir son cours. On apprit que le directeur général de la police s’était plusieurs fois présenté dans la prison du marquis pour l’interroger, mais que celui-ci avait refusé de répondre, et s’était obstinément renfermé dans un mutisme absolu.

La veille du jour fixé pour la première séance de la haute cour, à dix heures du soir, don Sylvio Carvajal se présenta chez Olivier.

Après quelques brèves paroles échangées, Olivier ordonna de faire avancer une voiture attelée à l’avance ; cette voiture était sans armoiries, le cocher était sans livrée. Les deux hommes montèrent, la voiture partit et s’arrêta devant la prison.

Olivier et don Sylvie Carvajal descendirent ; tous deux étaient masqués et enveloppés jusqu’aux yeux dans leurs manteaux. Olivier fit appeler le directeur ; il lui présenta tout ouvert un papier signé yo la Reina et portant le sceau royal. Le directeur s’inclina respectueusement, fit retirer ses employés, guida lui-même les deux hommes à travers les dédales des corridors, et il les introduisit dans la cellule du prisonnier.

— Quand vous voudrez sortir, dit-il à voix