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Quelques mois après la visite faite par Ivon Lebris à son matelot, le duc de Salaberry-Pasta était parti pour l’Italie, ainsi qu’il le faisait chaque année, passer trois ou quatre mois dans un magnifique château qu’il possédait sur les rives du lac de Côme.

Avant de quitter l’Espagne, le duc de Salaberry avait prié son fils de venir le rejoindre et rester un mois avec lui, ce qu’Olivier avait promis.

Depuis le départ du duc de Salaberry pour l’Italie, sur les instances de sa sœur, Olivier s’était presque fixé à Balmarina, où il faisait des séjours de plus en plus prolongés.

De son côté, n’ayant plus à redouter les reproches de son beau-père, pour lequel il avait un profond respect, le marquis de Palmarès ne se contraignait plus avec sa femme : il avait à peu près jété le masque ; il résidait presque continuellement à Madrid, et ne faisait plus que de très-rares et très-courtes apparitions à Balmarina, et cela quand il y était positivement obligé, soit par des raisons de convenance, soit pour causes d’affaires.

La marquise, par contre, faisait, accompagnée de son frère, de fréquents voyages à Madrid, courant, disait-elle, les magasins pour se distraire, ou visitant ses amies intimes ; de son côté, Olivier, qui n’avait pas oublié sa promesse à son père, profitait de ces excursions à Madrid pour terminer les préparatifs du voyage qu’il projetait en Italie. La marquise, après avoir fait nombre de courses dans la ville pendant plusieurs heures, se faisait conduire à l’hôtel de son père, où elle savait retrouver son frère, et tous deux retournaient ensemble à Balmarina.