— Monsieur Ivon Lebris, lui dit-elle, voulez-vous me faire l’honneur de m’aider à monter en voiture ; tous les amis de mon frère sont les miens.
Le digne Breton salua de nouveau ; ne sachant comment répondre à une aussi grande dame, il se tut et lui obéit.
— Veuillez monter, monsieur, et vous asseoir en face de moi, reprit la marquise.
— Mais, madame…, répondit le Breton interloqué d’un si grand honneur.
— Ah çà, es-tu fou ? dit Olivier en riant ; n’entends-tu pas ma sœur ?
— Pardonnez-moi, monsieur le marquis, mais je n’ose…
Olivier lui coupa brusquement la parole :
— D’abord, je te défends de m’appeler ni monsieur ni marquis ! s’écria-t-il avec colère. Mauvais cœur ! est-ce que je ne suis plus ton matelot ?
— Ah si, toujours, matelot ! s’écria le pauvre Breton, les yeux pleins de larmes ; mais le respect…
— Le respect veut qu’on obéisse aux dames, animal ! Allons, monte en double.
— Oui, matelot, tout de suite. Ah ! que je suis content tu m’aimes donc toujours ?
— Ah ça ! est-ce que tu en doutais, par hasard ? répondit Olivier en le poussant par derrière, et, s’asseyant près de sa sœur : Allons, Jose, à votre tour.
M. Maraval monta, un valet ferma la portière, et la voiture partit.
Il était temps la foule commençait à s’amasser, ne comprenant rien à cette scène singulière.
— Monsieur Ivon Lebris ? dit la marquise.