— Peut-être, mon ami ; enfin, le temps, ce grand débrouilleur de mystères, m’apprendra si j’ai tort ou raison. Dites-moi, Jose, connaissez-vous ma sœur ?
— Doña Santa de Palmarès ? j’ai cet honneur, mon ami.
— Ma sœur se nomme Santa ? reprit Olivier. Quel délicieux nom !
— Il lui va admirablement c’est un ange !
— Tant mieux ; je voudrais être aimé d’elle.
— Cela vous sera facile, elle brûle de vous connaître ; elle est bonne autant que belle.
— Et son mari ?
— Je le connais beaucoup moins que la marquise ; je ne l’ai entrevu que deux ou trois fois ; c’est un fort beau cavalier, très-répandu et, dit-on, très-bien en cour.
— La marquise est-elle heureuse avec lui ?
— À cela je ne saurais vous répondre, mon ami ; je sais seulement qu’elle aime beaucoup son mari.
— Ce n’est pas toujours une raison pour être aimée de lui, cela.
— En effet, mais je ne sais absolument rien ; d’ailleurs, la marquise a une vie très-retirée elle passe presque toute l’année dans son magnifique château de Balmarina, éloigné de cinq ou six lieues de Madrid.
— J’ai hâte d’être présenté à ma sœur.
— Je crois que cette présentation ne se fera pas attendre : le duc de Salaberry désire beaucoup que vous vous connaissiez.
— Ce soir, peut-être, il m’en parlera…
— C’est probable.