chant tristement la tête ; c’est la Providence qui, dans ses voies impénétrables, a voulu qu’il en fût ainsi. Maintenant, mon ami, j’attends qu’il vous plaise de vous expliquer, et de m’informer, avec votre loyale franchise, de ce que vous attendez de moi.
— Je n’ai rien à vous expliquer ni à vous dire, mon ami.
— Alors pourquoi, malgré toutes les raisons qui auraient dû vous retenir, vous êtes-vous mis à ma recherche ?
— Parce que je suis chargé d’une lettre pour vous et que j’ai juré de ne la remettre qu’à vous seul.
— Une lettre à moi ! et apportée par vous ? c’est étrange ! Qui peut avoir intérêt à m’écrire ?
— Vous le saurez, mon ami, si vous consentez à ouvrir cette lettre.
Et il la lui présenta.
Olivier hésita à la prendre ; il fixa son regard avec une expression singulière sur celui de M. Maraval mais le banquier demeura froid et impassible.
Le chasseur passa avec effort la main sur son front ; il était pâle et agité par une violente émotion qu’il essayait vainement de dissimuler.
— Du courage dit le Sachem ; prenez ce collier, mon fils, dût-il receler la mort.
Le chasseur tressaillit, et, se redressant sous ce coup d’éperon :
— Donnez ! dit-il enfin, mieux vaut en finir.
Il décacheta la lettre d’une main fébrile, sans même remarquer le large cachet armorié qui lui servait de scel.