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dienne ; les peaux furent chargées dessus, et Belhumeur descendit le courant du Missouri.

Son absence dura six semaines.

Il arriva un soir, après le coucher du soleil. Olivier l’attendait en fumant, assis devant le feu du bivouac.

Après avoir copieusement soupé, Belhumeur fit le récit de ce qui lui était arrivé pendant sa longue absence, récit assez dénué d’intérêt pour Olivier, qui l’écoutait plutôt par complaisance que par tout autre motif ; cependant tout à coup il se redressa, parut écouter attentivement les aventures assez embrouillées que lui débitait son ami, et soudain il l’arrêta net en lui disant :

— Pourquoi ne pas vous informer de ce que pouvaient être ces hommes, et dans quel but ils ont entrepris cette dangereuse excursion dans les prairies de l’Ouest ?

— C’est ce que j’ai fait, mon ami ; mais les renseignements qui m’ont été donnés m’ont semblé un peu vagues, et surtout très-peu satisfaisants.

— Voyons un peu ces renseignements, reprit Olivier.

— Les voici en quelques mots, mon ami.

— D’abord dites-moi si vous les tenez d’une personne digne de foi, ce qu’il est important de savoir.

— C’est vrai. Je les tiens de master Groslow lui-même.

— N’est-ce pas le directeur du comptoir de traite ?

— Lui-même, mon ami ; il semble même, autant que j’ai pu m’en assurer, s’intéresser beaucoup à ces voyageurs.