Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/261

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Quoi donc ?

— Tu le sauras. Viens.

— Allons, puisque tu le veux.

Un esclave nègre, avec deux chevaux en bride, se tenait immobile à quelques pas. Don Torribio lui fit un signe ; il s’approcha.

Les deux hommes se mirent en selle.

Cinq minutes plus tard, ils galopaient en pleine campagne.

Don Torribio, voyant que son compagnon s’obstinait à garder le silence, se décida enfin à entamer la conversation.

— Tu as embarqué les dix hommes que je t’ai adressés il y a quatre jours, n’est-ce pas ? lui demanda-t-il.

— Oui, bien que je ne comprenne pas, je te l’avoue, pourquoi tu mets un équipage de seize hommes sur une barque qui pourrait facilement manœuvrer avec quatre.

— Qu’est-ce que cela te fait ?

— Rien ; seulement je t’avertis que si tu l’as fait exprès, tu as eu la main heureuse : ce sont de veritables bandits.

— Bah ! tu les dompteras, il ne s’agit pour cela que de savoir s’y prendre et tu le sais. À propos, tu as reçu aussi la poudre et les quatre pièces de huit ?

— Tout cela est soigneusement arrimé dans la cale.