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du temps passé que tu es venu ? C’est plutôt, j’imagine, pour causer du temps présent, à moins encore que ce soit du temps à venir ?

— Ah ! ah ! tu as deviné cela, Barthélémy.

— Oh ! fit l’autre avec un sourire de dédain, il ne faut pas être sorcier pour deviner que, si tu viens me voir, c’est que tu as besoin de moi.

— Eh bien, je serai franc, mon vieux camarade : oui, j’ai besoin de toi.

— Tope, matelot, je suis ton homme, car je m’ennuie à périr à ne rien faire ; seulement je t’avertis tout d’abord, que cela te coûtera cher.

— Fais tes conditions, répondit-il froidement.

— L’affaire en vaut-elle la peine ?

— Oui.

— Écoute, tu as toujours été un homme aux machinations mystérieuses et aux projets ténébreux ; lorsque le navire espagnol, sur lequel j’étais prisonnier, t’a rencontré nageant en pleine mer, et t’eut pris à son bord, tu n’as donné que des explications assez embrouillées et fort peu claires, sur ta situation étrange ; il te plut alors de te faire passer pour Mexicain, je feignis de ne pas te reconnaître.

— C’est un service dont j’ai gardé bon souvenir.

— Hum ! enfin, cela était tout simple entre flibustiers et surtout entre matelots ; mais ce qui l’est moins, c’est qu’à notre arrivée à San-Francisco de Campêche, au lieu de me venir en aide, comme