Page:Aimard - Ourson-tête-de-fer.djvu/139

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sur la poitrine, les bras derrière le dos, plongé en apparence dans de sérieuses réflexions.

— Capitaine, dit respectueusement le Poletais, car la discipline était fort sévère sur les bâtiments de la flibuste, j’aperçois des lumières par notre travers à bâbord.

— Combien en voyez-vous ?

— Quatre.

— C’est le compte ; qu’on soit paré à lancer une amarre aux pirogues, lorsqu’elles accosteront après avoir été reconnues.

Le Poletais salua sans demander d’explication et remonta sur son banc de quart.

Une vingtaine de minutes se passèrent encore ; les lumières se rapprochaient rapidement de la Taquine, maintenant on distinguait le bois des pirogues.

— Ho ! du navire ! cria une voix forte.

— Holà ! répondit le Poletais ; qui êtes-vous et que voulez-vous ?

— Frères de la Côte ! cria la même voix, nous gouvernons sur la Taquine.

— Le nom de votre chef ?

— L’Olonnais !

À ce nom célèbre parmi les flibustiers, les marins de quart tressaillirent.

— Accostez ! reprit le Poletais.

L’amarre fut lancée, saisie pour ainsi dire au vol, et deux cent cinquante flibustiers, armés jus-