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Ourson Tête-de-Fer, en mettant le pied sur le pont de son navire, jeta autour de lui un regard investigateur, puis après avoir un instant considéré d’un air pensif les lumières de la ville qui étincelaient dans l’ombre :

— Tout est-il paré ? demanda-t-il.

— L’ancre est à pic, les barres au guindeau, et les voiles sur les fils de carret, répondit Pierre Legrand.

Le capitaine monta alors sur son banc de quart, inspecta un instant l’horizon, et saisissant son porte-voix :

— Chacun à son poste pour l’appareillage ! cria-t-il d’une voix puissante, qui fût entendue de toutes les parties du navire.

On vit aussitôt apparaître par tous les panneaux les visages hâlés et énergiques des marins, qui, en quelques secondes, furent sur le pont, et se rangèrent sur les manœuvres courantes.

— Sommes-nous parés ? demanda encore Ourson.

— Oui, capitaine, répondit le second qui avait pris son poste sur l’avant.

— Vire à déraper ! garçons !

Une centaine d’hommes placés sur les barres de guindeau donnèrent un coup de force qui enleva l’ancre.

— La barre à tribord ! borde les huniers ! hisse à tête de bois ! hisse le grand foc ! borde à bâbord les basses voiles !