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Panne en en-Panne entrant à l’improviste, selon son habitude, dans l’appartement ou plutôt le nid des deux amoureux, et pour vous aussi, petite Fleur-de-Mai.

— Qu’y a-t-il donc ? s’écrièrent ensemble le mari et la femme.

— Toutes vos affaires sont arrangées en France, voici les lettres que je reçois du duc de la Torre ; vous êtes riches, tu es comte de Kergolay par substitution, matelot, de plus Sa Majesté t’a nommé chef d’escadre.

— Bon ! que m’importe cela, dit l’Olonnais en souriant à son enfant et à sa charmante femme, je refuse ; je suis heureux et flibustier, je préfère m’en tenir là ; et doña Violenta ?

— Elle est entrée dans un couvent, où elle a prononcé ses vœux.

— Dieu veuille qu’elle soit heureuse !

Un nuage passa sur le visage de l’Olonnais, mais un baiser de son enfant l’effaça.

Jamais depuis les deux hommes ne reparlèrent de cette malheureuse jeune fille.

L’Olonnais tint sa promesse, il vécut et mourut flibustier.

Quant à notre ami don Pedro Garcias, l’expédition des frères de la Côte lui fut doublement profitable ; d’abord parce que Vent-en-Panne le récompensa généreusement de ce qu’il avait fait pour ses amis ; ensuite parce qu’il était trop avant dans les secrets du gouverneur de la Vera-Cruz, pour que celui-ci tentât jamais de lui nuire.

Peut-être dirons-nous un jour, comment se réalisa la prophétie sinistre du Chat-Tigre, et quelle fut la mort de Vent-en-Panne.


FIN